dimanche 31 décembre 2017

Pour bien finir l'année : j'achète (encore) des livres !




Pour ce tout dernier jour de 2017, je ne résiste pas à vous montrer mes craquages littéraires de cette semaine (tous d'occasion, youpie !).


* "Les filles des autres, un roman à suspense", d'Amy Gentry, repéré sur les blogs, qui a l'air passionnant et TERRIBLE 

Êtes-vous bien certaine de connaître votre fille ? D'ailleurs, est-ce vraiment la vôtre ?
À 13 ans, Julie Whitaker a été kidnappée dans sa chambre au beau milieu de la nuit, sous les yeux de sa petite soeur. Dévastée, la famille a réussi à rester soudée, oscillant entre espoir, colère et détresse. Or, un soir, huit ans plus tard, voilà qu'une jeune femme pâle et amaigrie se présente à la porte : c'est Julie.
Passé la surprise et l'émotion, tout le monde voudrait se réjouir et rattraper enfin le temps perdu. Mais Anna, la mère, est très vite assaillie de doutes. Aussi, lorsqu'un ex-inspecteur la contacte, elle se lance dans une tortueuse recherche de la vérité – n'osant s'avouer combien elle aimerait que cette jeune fille soit réellement la sienne...


* "Poppy et les métamorphoses" , de Laurie Frankel

Après quatre garçons, Rosie et Penn, couple aussi atypique que chaleureux, rêvent d’avoir une fille. Rosie, surtout, ne recule devant rien afin d’influencer le sort, mais au fond personne n’est surpris d’apprendre la naissance du petit Claude.
Pourtant, dès son plus jeune âge, le dernier de la tribu se distingue : il préfère les robes aux pantalons, veut pouvoir s’asseoir sur ses cheveux longs et s’identifie plus aux princesses des contes de fées qu’aux princes charmants.
Dans son corps de garçon, Claude, désormais nommé Poppy, se sent fille.
Alors que sa famille essaie de composer avec cette nouvelle donne, son entourage le rejette. Commence alors un long chemin pour Poppy et les siens, au cours duquel la vraie nature de chacun va être révélée et parfois mise à rude épreuve.
Toutefois, si chaque changement apporte son lot de difficultés, il produit aussi ses petits miracles…


Quelques polars, vu ma très bonne expérience de ces derniers jours avec "Sauver sa peau" de Lisa Gardner ...


* "La fin de l'innocence", Megan Abbott

Lizzie et Evie, treize ans, sont inséparables. Elles partagent tout, de leurs maillots de bain à leurs crosses de hockey. Pour Lizzie, la maison des Verver est le paradis sur terre, le père d’Evie, si chaleureux et charismatique, et sa sœur aînée, Dusty, tellement fascinante. Un jour, Evie disparaît à la sortie des cours. Peu d’indices, sinon une voiture que Lizzie a aperçue. L’angoisse gagne rapidement cette tranquille communauté et tout le monde se tourne vers l’adolescente. Hantée par la disparition d'Evie, émoustillée par la place centrale qu'elle occupe dans les recherches, Lizzie découvre qu'elle est loin de tout savoir sur sa meilleure amie...


* "Te laisser partir", de Clare Mackintosh

Un soir de pluie à Bristol, un petit garçon est renversé par un chauffard qui prend la fuite. L’enquête démarre, mais atteint rapidement son point mort. Le capitaine Ray Stevens et son équipe n’ont aucune piste. Rien. Après cette nuit tragique, Jenna a tout quitté et trouvé refuge au pays de Galles, dans un cottage battu par les vents. Mais plus d’un an après les faits, Kate, une inspectrice de la criminelle, rouvre le dossier du délit de fuite. Et si l’instant qui a détruit tant de vies n’était pas le fait du hasard ?


* "Tu ne m'échapperas pas", Lisa Gardner

Baskerville, dans l’Oregon, est une bourgade plutôt tranquille. Jusqu’à ce jour de mai où Rainie Conner reçoit un appel radio lui signalant qu’une fusillade vient d’éclater au collège. Quand l’inspectrice arrive sur place, le bilan est déjà lourd : des blessés et trois morts, deux fillettes et leur enseignante. Le meurtrier est arrêté, les armes à la main. Il s’appelle Dany, il a 13 ans. Son père, Shep O’Grady, est le shérif de Baskerville, le supérieur hiérarchique de Rainie. Chargée de l’enquête, Rainie doit faire vite : parents, médias et FBI font pression. Epaulée par Pierce Quincy, instructeur au FBI, spécialisé dans les fusillades en milieu scolaire, elle résiste et se demande si le garçon n’a pas été manipulé. Dans l’ombre, un homme vêtu de noir guette. Il connaît tout de la jeune adjointe du shérif, son passé, la mort tragique de sa mère, sa fragilité psychologique…



Et enfin, une trilogie finlandaise, dont j'ai entendu parler sur le blog de Tant qu'il y aura des livres  

* "Entre ciel et terre", de Jon Kalman Stefansson

Parfois les mots font que l’on meurt de froid. Cela arrive à Bárður, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu, du grand poète anglais Milton, il n’a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau le cadavre gelé de Bárður, son meilleur ami, qui n’est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l’île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bárður s’était fatalement plongé, et pour savoir s’il a encore la force et l’envie de continuer à vivre.
Par la grâce d’une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d’une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation…

* et les deux tomes suivant, " Le coeur de l'homme " et "La tristesse des anges"



Me voilà avec de quoi à nouveau faire déborder ma pal ... et sinon, bientôt la rentrée littéraire de janvier ;-) ;-)

Avez-vous lu certains de ces titres ?

Bonne année livresque à tous ! 

vendredi 29 décembre 2017

Sauver sa peau, Lisa Gardner




Une fois n'est pas coutume, j'ai lu (et adoré !) un polar.
Et donc, au lieu d'un bilan de mes lectures de 2017, comme j'en vois partout fleurir sur les blogs, je vous présente un très très bon thriller, comme dernière chronique de l'année.

Annabelle Granger a, depuis toute petite, l'habitude de changer de nom et de déménager avec ses parents, sans explications, environ tous les deux ans.
25 ans plus tard, la découverte des cadavres momifiés de six fillettes dans la cavité souterraine d'un ancien hôpital psychiatrique fait la une des journaux. L'une des victimes porte autour du cou un médaillon au nom ... d'Annabelle Granger. Le tueur est-il celui qui épiait Annabelle petite fille, et qui a causé la fuite de sa famille ?

Deuxième roman de Lisa Gardner que je lis, après "La maison d'à côté" (que j'avais dévoré avec plaisir sans le chroniquer, oui, bon), "Sauver sa peau" est un grand suspense, complètement addictif, qui m'a tenue en haleine pendant deux jours. Le genre de bouquin qu'on ne sait plus lâcher, mais qu'on a pourtant envie de faire traîner pour le savourer ... sans y arriver. J'ai vraiment été complètement prise dans l'histoire, comme rarement avec un polar : je n'en lis pas beaucoup.

Le duo d'enquêteur apporte beaucoup de charme au roman : l'enquêtrice D.D. Warren est un personnage on ne peut plus savoureux ! Je me suis laissée porter par l'intrigue, menée par le bout du nez, et l'atmosphère glauque de la cavité souterraine, les histoires fascinantes des patients de l'asile psychiatrique, la petite romance à deux sous, l'atmosphère inquiétante de mystère, de menace grandissante, j'ai TOUT adoré.

Je me suis précipitée pour aller chercher d'autres polars de la dame, c'est pour vous dire.

Un excellent suspense donc, pour finir l'année en beauté !

A l'année prochaine, avec comme première chronique, un roman bouleversant, qui me remue les tripes, "Les attachants", de Rachel Corenblit.


"Sauver sa peau", Lisa Gardner, Le livre de poche, 500 p.

lundi 18 décembre 2017

Jungle, Monica Sabolo




On a beaucoup parlé récemment du "Summer" de Monica Sabolo, encensé sur la blogosphère. Curieuse, je l'avais emprunté au boulot, commencé dans le train, et fini le trajet en lisant la fin en diagonale, n'ayant pas du tout accroché à l'histoire ...

Et puis, je suis tombée sur ce petit poche et j'ai décidé de redonner sa chance à l'auteur.

"Jungle" retrace l'amitié vénéneuse, toxique, étouffante et passionnée de deux jeunes filles, Louise la narratrice, et Julia, depuis leur enfance jusqu'à l'aube de l'âge adulte. Le livre débute par le suicide de Julia, qui se tranche les veines en bikini dans sa baignoire, après avoir écrit une déclaration à Louise, au rouge à lèvres, sur le miroir de la salle de bains. Le ton est donné, et Louise nous retrace ensuite l'amitié entre ces deux jeunes filles opposées. Tandis sue Louise, un peu garçon manqué, rêve d'aventures, se passionne pour les reptiles et joue à la jungle dans son jardin, Julia, sorte de "fille fatale", n'a de cesse de vouloir être aimée et désirée, et couche pour cela avec tous les garçons qu'elle croise.

Les parents des deux amies sont eux-mêmes complètement paumés, entre tromperies, fuite, prise de médicaments ou d'alcools et séances chez le psy, pour faire attention à leur progéniture. C'est ainsi que Pierre, le frère de Louise, n'aura de cesse de provoquer des "accidents", de se casser le nez ou la jambe, avec l'espoir d'attirer un peu leur attention ...

Le roman, en plus de retracer une amitié possessive, qui flirte avec l'amitié amoureuse, est une description de l'adolescence typique telle qu'on la voit dans les séries américaines : sexe, drogue, alcool, soirées délirantes, rêveries et fantasmes. Les filles passent leur temps à soupirer après des garçons qui jouent les gros durs, et Louise raconte ses expériences amoureuses, toutes moins romanesques les unes que les autres.

J'ai lu ce roman assez court en quelques jours, sans déplaisir, avec parfois de l'agacement dû aux clichés adolescents cités plus haut, mais avec de la tendresse pour Louise et son obsession des reptiles, son imagination débridée et ses lettres loufoques à un aventurier célèbre. J'aurais voulu plus d'explication quant au destin de Julia, j'ai trouvé que le personnage, intéressant, n'était pas assez fouillé.

On lit sur la quatrième des références à "American Beauty" et "Virgin suicides", rien que ça, et je suis d'accord pour les thèmes abordés, mais je reste un peu sur ma faim ... Quelques pages de plus, un peu plus de réponses, ne m'auraient pas déplu ...


"Jungle", Monica Sabolo, Le livre de poche, 248 p.

mercredi 13 décembre 2017

La noce d'Anna, Nathacha Appanah







J'ai découvert la plume de Nathacha Appanah tout à fait par hasard : au détour de mes déambulations sur la Toile, je suis tombée sur ses chroniques sur le site du journal La Croix, et j'en ai dévoré autant que me le permettait le site, touchée par les thèmes abordés et la poésie des textes. Jen ai retiré un passage, qui vient de la chronique "La cloche à souvenirs", que je me suis empressée de recopier dans un de mes jolis carnets :

Où vont toutes ces choses qui semblent nous occuper tout entier, dont on est persuadé qu’elles vont déterminer le reste de nos jours et qui soudain, disparaissent ? Où vont ces émotions qui nous gonflent le cœur comme des ballons ? Que sont devenus ces lycéens rieurs à Bamako ? 
Pourquoi inventons-nous des robots alors que nous devrions inventer des cloches à souvenirs, des attrape-émotions, des filets bien serrés pour maintenir ces petits détails de rien qui tressent une vie ? En attendant, je suppose, il nous reste les livres pour nous rappeler qui nous étions…

Ensuite, j'ai réalisé que dormait toujours au fin fond de ma Pal, un roman de Nathacha Appanah : "La noce d'Anna", que j'ai dévoré en quelques trajets de train, éblouie à nouveau par la sensibilité et l'écriture.

C'est l'histoire de Sonia, qui marie sa fille unique, Anna, si différente d'elle, si sage, si prudente et posée, qui aime l'ordre, la rigueur et les chiffres, et qui s'apprête à lier sa vie à un huissier. Sonia, originaire de l'île Maurice, est tout son contraire : elle aime les mots, elle écrit des romans, fume,  rêve, n'est jamais à l'heure. Entraînée dans cette noce qui ne l’enchante pas, Sonia se remémore son seul amour,le père d'Anna, qu'elle a laissé partir, et réalise qu'elle "n'a rien vécu". Au cours de cette journée, nous suivons les deux femmes, et les réflexions de Sonia sur la maternité, l'amour, le désir, l'écriture.




Ce roman m'a bouleversée, j'ai corné des pages pour retrouver des passages entiers qui m'ont touchée, et j'ai eu un énorme coup de coeur pour l'écriture de Nathacha Appanah, si sensible, poétique et profonde.

C'est un roman magnifique sur la transmission mère-fille, sur les relations complexes parents-enfants, sur l'amour aussi, le destin, les choix d'une vie. Sur l'écriture, les origines, la difficulté d'élever seule un enfant.

Un coup de coeur que je relirai ....

Et ce ne sera pas mon dernier roman de cet auteur ...





"La noce d'Anna", Nathacha Appanah, Folio, 2005, 178 p.

lundi 11 décembre 2017

Sauter dans les flaques et autres petits bonheurs des quatre saisons






Reçu dans le cadre d'une édition "Masse critique" de Babelio, voici un bien joli album, mi imagier, mi recueil de minis histoires, sur le thème des petits bonheurs, au fil des saisons.

Au début de chaque saison, deux pages d'imagier, pour apprendre à nommer les animaux, fleurs ou plantes propres à la saison :







Ensuite vient une collection de petits bonheurs, de petits moments qui font aimer la saison : une bonne glace en été, sauter dans les flaques en automne, les premières fleurs du printemps, ou l'odeur des biscuits qui s'échappe de la cuisine de Mamie, tandis qu'il neige dehors ...

J'ai eu un gros coup de coeur pour les illustrations d'Amélie Biggs Laffaiteur, aux commandes de cet album également pour le texte. C'est joli, frais, très poétique et coloré, mignon et un tantinet girly., vraiment magnifique !

Ma Mini Louloute et moi nous sommes extasiées en choeur sur les dessins "trop choupi, hein Maman ?!", sur les animaux et les jolies fleurs ...







Mes minis lecteurs ayant 7 et quasi 5 ans, le texte ne les a néanmoins pas tellement intéressés, et je ne pense pas que nous relirons cet album, qui, malgré sa beauté, ne les a pas spécialement enthousiasmés (trop grands ? insensibles à la poésie ?). Le texte est un peu faible et n'accroche pas vraiment l'intérêt des enfants ..

Un chouette album donc, mais surtout pour la beauté de ses dessins ...

Merci à Babelio et aux éditions Larousse de m'avoir envoyé cet album !


"Sauter dans les flaques et autres petits bonheurs des quatre saisons", Amélie Biggs Laffaiteur, Larousse, 2017

lundi 4 décembre 2017

Amy et Isabelle, Elizabeth Strout





Sur la table de la librairie, c'est d'abord la très jolie couverture qui m'a attirée. Puis le bandeau me rappelant qu'Elizabeth Strout est l'auteur d'"Olive Kitteridge", bouquin que j'ai lu avec délectation il y a quelques années (et dont je n'ai pas beaucoup de souvenirs excepté une écriture et un humour qui m'ont ravie). Donc, boum, couverture + bandeau, le marketing a fait son job, me voilà avec le livre en main.

Et ce fut une très très bonne pioche, que dis-je, un coup de coeur !

C'est l'histoire d'un été dans la vie d'Amy, 16 ans, et d'Isabelle, sa mère. Un été d'une chaleur torride et insupportable, qui changera toute leur vie, un été où un "fil noir" sera tendu entre l'adolescente meurtrie par une première désillusion amoureuse, et la mère pétrie d'envies inassouvies, de regrets et de frustrations. Amy travaille à la fabrique d'Isabelle pour les vacances, et les voilà forcées de passer leurs journées ensemble, puis de rentrer à la maison, pleines de tension, de non-dits et de reproches. Amy a vécu une relation interdite, et Isabelle est du coup renvoyée à sa propre adolescence, et à une relation secrète qui a influencé toute sa vie.

Je suis entrée dans ce roman comme dans un bon bain chaud : les personnages d'Amy et d'Isabelle m'ont beaucoup touchée, mais également la galerie en arrière-plan, notamment les collègues d'Isabelle, la petite vie de cancans à la fabrique, et les amitiés naissantes qui peu à peu, lors de cet été étouffant, vont chasser la solitude d'Isabelle.

Le vrai point fort de ce livre, c'est son écriture. Je ne sais pas comment l'exprimer au juste, mais c'est comme une petite musique qui, dès les premières lignes, me fait sentir que je vais passer un très bon moment de lecture, m'accroche et m'emporte, au point que ce livre m'a suivie partout : de mon lit, à la salle de bains pendant que je surveillais le bain des kids, en passant par mon sac, où il a éjecté ma lecture en cours. Dès que j'avais une minute, je m'y replongeais avec hâte. Hâte de retrouver les personnages, de connaître la fin de l'histoire, mais surtout hâte de lire Elizabeth Strout, son humour, sa sensibilité, sa délicatesse. C'est un gros coup de coeur, qui me donne envie de relire "Olive Kitteridge", avec lequel elle a reçu le prix Pulitzer en 2010.




"Amy et Isabelle", Elizabeth Strout, Archi poche, 2012