jeudi 29 juin 2017

Rentrée littéraire : mes premiers repérages !






Bientôt les vacances, l'envol sous le soleil, le repos bien mérité, et des tas de livres à mettre dans ma valise ! Je n'ai absolument pas eu le temps de chroniquer mes dernières lectures, "Plonger" de Christophe Ono-dit-Biot, "La fille de l'irlandais" de Susan Fletcher, ou "Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie", de Virginie Grimaldi, ni même les adorables albums lus par mes minis lecteurs, mais je garde tout cela au chaud pour mon retour (oui, je sais, j'aurai encore lu d'autres livres à chroniquer, aaaaargh).

Et donc, comme suis une fille prévoyante, et une bibliothécaire hypra pro, j'ai déjà zieuté sur la rentrée littéraire de septembre .... oui oui. j'ai noté plein de titres à commander d'office pour le boulot, mais j'ai également repéré ceux qu'il me faudra lire absolument, à titre personnel ...

Voici ma mini sélection, à l'arrache juste avant ma valise, bref LES titres qui m'ont tapé dans l'oeil !







Lors de l'hiver 1911, l'asile d'aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l'enfance. Si elle espère d'abord être rapidement libérée, elle finit par s'habituer à la routine de l'institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l'intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un "mélancolique irlandais". Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.

À la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.


Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.


Anna Hope, La salle de bal, Gallimard, en librairie le 18 août 2017


 





Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l’habitude. Elle était jeune quand elle a épousé Rémy, ils ont eu des jumelles, sont heureux ensemble et font des projets raisonnables. Mais Jeanne aime aussi le hasard, les surprises de l’inattendu. L’année du bac, un professeur lui avait fait découvrir l’artiste serbe Marina Abramovi´c.


Fascinée par cette femme qui engage son existence dans son travail, Jeanne a toujours gardé une photographie de sa célèbre performance de Naples : comme un porte-bonheur, la promesse qu’il est possible de risquer une part de soi pour vivre autrement. Quand Jeanne s’amuse à suivre tel ou tel inconnu dans la rue ou quand elle calcule le nombre de bougies soufflées depuis son premier anniversaire, c’est à cet esprit audacieux qu’elle pense. Surtout cet été-là.


Peut-être parce que, les filles étant parties, la maison paraît vide ? Ou parce que sa meilleure amie, qui s’est fait plaquer, lui rappelle que rien ne dure ? Ou parce qu’elle recroise un homme qu’elle a aimé, adolescente ? Jeanne se révèle plus que jamais songeuse et fantasque, prête à laisser les courants d’air bousculer la quiétude des jours.


À travers la figure lumineuse de Jeanne et la constellation de personnages qui l’accompagnent et la poussent vers un accomplissement serein, Claudie Gallay compose un roman chaleureux et tendre sur la force libératrice de l’art, sur son pouvoir apaisant et révélateur. Et sur la beauté de l’imprévisible.
Claudie Gallay, La beauté des jours, Actes sud, août 2017



 



Nicolas, une quarantaine d’années, est compositeur de musique. Un jour, sa femme Mathilde apprend qu’elle est atteinte d’un grave cancer du sein qui nécessite une intense chimiothérapie. Alors que Nicolas s’apprête à laisser son travail en plan pour s’occuper d’elle, Mathilde l’exhorte à terminer la symphonie qu’il a commencée. Elle lui dit qu’elle a besoin d’inscrire ses forces dans un combat conjoint. Nicolas, transfiguré par cet enjeu vital, joue chaque soir à Mathilde, au piano, dans leur chambre à coucher, la chambre des époux, la symphonie qu’il écrit pour l’aider à guérir.

S’inspirant de ce qu’il a lui-même vécu avec son épouse pendant qu’il écrivait son roman Cendrillon voilà dix ans, Éric Reinhardt livre ici une saisissante méditation sur la puissance de la beauté, de l’art et de l'amour, qui peuvent littéralement sauver des vies.

Eric Reinhardt, La chambre des époux, Gallimard, en librairie le 17 août 2017



 



Lors d’un pique-nique au bord du lac Léman, Summer, dix-neuf ans, disparaît. Elle laisse une dernière image : celle d’une jeune fille blonde courant dans les fougères, short en jean, longues jambes nues. Disparue dans le vent, dans les arbres, dans l’eau. Ou ailleurs ?

Vingt-cinq ans ont passé. Son frère cadet Benjamin est submergé par le souvenir. Summer surgit dans ses rêves, spectrale et gracieuse, et réveille les secrets d’une famille figée dans le silence et les apparences.

Comment vit-on avec les fantômes ? Monica Sabolo a écrit un roman puissant, poétique, bouleversant.
Monica Sabolo, Summer, JC Lattès, en librairie le 23 août 



 



Hospitalisée à la suite d’une opération, Lucy Barton reçoit la visite impromptue de sa mère avec laquelle elle avait perdu tout contact. Tandis que celle-ci se perd en commérages, convoquant les fantômes du passé, Lucy se trouve plongée dans les souvenirs de son enfance dans une petite ville de l’Illinois – la pauvreté extrême, honteuse, la rudesse de son père, et pour finir son départ pour New York, qui l’a définitivement isolée des siens.

Peu à peu, Lucy est amenée à évoquer son propre mariage, ses deux filles, et ses débuts de romancière dans le New York des années 1980. Une vie entière se déploie à travers son récit lucide et pétri d’humanité, tout en éclairant la relation entre une mère et sa fille faite d’incompréhension, d’incommunicabilité, mais aussi d’une entente muette et profonde.


Publié aux États-Unis en janvier 2016, Je m’appelle Lucy Barton s’est rapidement hissé en tête des ventes et a été salué comme un chef-d’oeuvre par la critique littéraire.
Je m'appelle Lucy Barton, Elizabeth Strout, Fayard, en librairie le 23 août 




 




La saga des Piliers de la terre et du Monde sans fin, qui a captivé des millions de lecteurs, se poursuit aujourd'hui avec Une colonne de feu, la nouvelle épopée sensationnelle de Ken Follett.


En 1558, les pierres patinées de la cathédrale de Kingsbridge dominent une ville déchirée par la haine religieuse. En Angleterre, le pouvoir passe de manière précaire des mains des catholiques à celles des protestants et Élisabeth Tudor devient reine. Toute l'Europe se dresse contre elle. La jeune souveraine, habile et déterminée, crée les premiers services secrets du pays, afin d'être avertie à temps des complots qui se trament contre sa vie, des projets de rébellion et des plans d'invasion.

À Paris, Marie, reine d'Écosse, proclamée souveraine légitime de l'Angleterre, attend son heure. Jeune femme séduisante et obstinée appartenant à une famille française d'une ambition sans scrupules, elle réunit autour d'elle de nombreux partisans qui intriguent pour se débarrasser d'Élisabeth.


Ned Willard n'a qu'un désir : épouser Margery Fitzgerald. Mais lorsque les amoureux se retrouvent de part et d'autre de la fracture religieuse qui divise l'Angleterre, Ned se place au service de la princesse Élisabeth. En ce demi-siècle tourmenté ou l'extrémisme attise la violence d'Édimbourg à Genève en passant par Paris, l'amour entre Ned et Margery paraît condamné.

Ned traque l'énigmatique et insaisissable Jean Langlais, espion français à la solde des catholiques, ignorant que sous ce faux nom se dissimule un ancien camarade de classe qui ne le connaît que trop bien.


Élisabeth s'accroche désespérément à son trône et à ses principes, protégée par son petit cercle dévoué d'espions ingénieux et d'agents secrets courageux.

Alors comme aujourd'hui, les religions rivales ne sont pas le coeur du conflit. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance et du compromis aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix.


Ayant pour cadre une des périodes les plus mouvementées et les plus révolutionnaires de l'histoire, Une colonne de feu est l'un des ouvrages les plus captivants et les plus ambitieux que Follett ait écrits à ce jour. Il saura séduire les admirateurs de longue date de la série de Kingsbridge aussi bien que les nouveaux venus dans son univers.

Ken Follett, Une colonne de feu, Robert Laffont, en librairie le 23 septembre


Et vous ? avez-vous déjà des vues sur l'un ou l'autre titre ?

Bonne vacances et plein de belles lectures à tous ! 

jeudi 22 juin 2017

Les Bienheureux : "Échouer à deux est plus grave qu'échouer seul"



La quatrième :

Il y a eu d'abord un léger tremblement.
Ce n'est rien se dit Isabell lorsqu'elle le remarque pour la première fois. En tout cas, pas de quoi s'alarmer. Après tout, ils formaient un couple heureux. Solide. Surtout depuis la naissance du petit Mathis.
Et pourtant, ce qui s'annonçait comme un signe d'insécurité passager menace soudain leur existence en profondeur. Incapable de récupérer le contrôle de sa main, Isabell perd son travail de violoncelliste.
Quant à Georg, à la place de la promotion tellement attendue, il se retrouve licencié.
Face à ce bouleversement, le couple commence à douter ; à se fissurer, à se déclasser.
La comparaison avec autrui, jadis si rassurante, provoque désormais le malaise : « Ce n'est plus pour vous ! » leur crient les enseignes bio et les cafés branchés. Devant l'effondrement de leurs repères et pris dans une lente descente sociale, Isabell et Georg perdent pied.
Jusqu'au jour où un nouvel événement chamboule leur vie devenue si fragile et les met face à la question ultime : comment réinventer son avenir quand tout semble perdu ?

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Lu un peu par hasard, sur les conseils de mon amie Céline, alors que plein d'autres attendaient dans ma PAL en meilleure place, j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman ! 

Il ne s'y passe pourtant pas grand-chose, ce n'est pas une histoire trépidante, mais je me suis attachée à ce couple, à cette famille, je me suis retrouvée dans les réflexions sur la maternité d'Isabell, et, surtout, je me suis laissée bercer par l'écriture de Kristine Bilkau, dont c'est le premier roman.

C'est une écriture fluide et douce, qui vous prend par la main, qui possède une petite voix magique, et qui m'a fait sentir, dès les premières lignes, que j'allais adorer ce livre. Il me rappelle un peu mon coup de coeur pour "Murmures dans un mégaphone", c'est le même genre de roman où il ne se passe pas beaucoup de choses, mais où il règne une petite musique qui vous fait tourner les pages, encore et encore, et vous attacher aux personnages,  à ce couple heureux qui se retrouve soudain au bord de la rupture, par l’accumulation de non-dits (le tremblement d'Isabell) et de soucis financiers.

Roman de la crise financière aussi, qui nous fait voir comme il est facile de tout perdre, comme on peut très vite se retrouver sans ressources. Roman qui interroge aussi cette mode du "bobo bio", qui devient presque une pression sociale : acheter ton bon panier de légumes bio de la ferme (bien cher) pour nourrir ton enfant au mieux, ou rêver d'un "retour à la terre", d'un déménagement à la campagne, comme Georg qui traîne des heures devant des annonces immobilières impayables de fermes à retaper ...

La fin est porteuse d'espoir néanmoins, et c'est ainsi que je comprends le titre : malgré les soucis et les coups durs, le noyau de la vie et du bonheur, c'est la famille ... Ils sont ensemble, ils sont "bienheureux", malgré tout.

Un premier roman sensible et délicat, doux et profond, à découvrir ! Soyez curieux !


"Les bienheureux", Kristine Bilkau, Fleuve éditions, 2017




mercredi 21 juin 2017

"La tresse" : "A celles qui aiment, enfantent, espèrent, tombent et se relèvent, mille fois"



Voici le roman dont on parle partout, "en cours de traduction dans le monde entier", comme le proclame la quatrième de couverture, chipé au boulot et dévoré en deux soirées !

La quatrième, justement : 

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

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Composé de chapitres courts et alternant les voix de nos trois héroïnes, ce roman est une petite pépite, qui se dévore comme un bonbon. Toutes sont attachantes, pour différentes raisons, même si mon coeur allait plus vers Smita l'Intouchable et sa petite fille. Les chapitres la concernant sont les plus durs, et m'ont à plusieurs reprises horrifiée. 

Vers la moitié du roman j'ai démêlé les fils de cette tresse qui unit les trois femmes, et mêmes si ils sont un peu gros, je me suis complètement laissée embarquer dans l'histoire, passionnante de bout en bout. 

L'écriture est très agréable et au final, voilà un roman parfait pour l'été : une bonne histoire, des chapitres courts façon feuilleton (toujours un petit suspense à la fin de chaque partie qui te fait tourner les pages, encore et encore), bref, un succès bien mérité et une lecture hyper agréable, qu'il serait dommage de bouder !


"La tresse", Laetitia Colombani, Grasset, 2017



jeudi 15 juin 2017

Ginny Moon, tu n'étais pas pour moi


La quatrième : 

Pour la première fois de sa vie, Ginny Moon a trouvé sa Maison-pour-Toujours - un foyer avec une famille aimante qui saura la protéger et l'entourer. Le foyer dont n'importe quel enfant adopté pourrait rêver. 

Alors pourquoi cette adolescente de 14 ans cherche-t-elle à tout prix à se faire kidnapper par sa mère biologique, incapable de s'occuper d'elle ? Pourquoi Ginny veut-elle absolument retourner dans cet appartement où elle a failli mourir ?

C'est une adolescente comme les autres - elle joue de la flûte, s'entraîne pour le tournoi de basket de l'école et étudie les poèmes de Robert Frost -, à un détail près : elle est autiste. Et certaines choses sont très importantes pour elle : commencer sa journée avec précisément neuf grains de raisin, chanter sur Michael Jackson (son idole), manger de la pizza au bacon et à l'ananas et, surtout, retrouver sa mère biologique pour pouvoir s'occuper de sa Poupée, qui court un grand danger.
Avec les moyens limités et pourtant redoutables d'une enfant enfermée dans son monde intérieur, Ginny va tout mettre en oeuvre pour la sauver. 



J'ai ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio, avec des badges reprenant les phrases fétiches de Ginny, et je faisais des bonds dans ma cuisine. J'avais lu des critiques enthousiastes, j'étais émerveillée par les éloges dithyrambiques du livret qui accompagnait le livre, bref, j'étais conquise d'avance.

Mais ce fut une grosse déception ...

Peut-être en attendais-je trop ? Je me suis souvenue que j'avais déjà eu ce coup-là avec "Nos années sauvages", vendu partout sur la blogo comme le roman dont je ne me remettrais pas, et que je n'ai pas aimé du tout.

Pour "Ginny Moon", je m'attendais à être bouleversée, rien de moins, mais je n'ai pas réussi à entrer dans le livre. Au lieu de m'attendrir, Ginny m'a horripilée. Sa quête m'a laissée de marbre, je plaignais ses pauvres parents au lieu d'être en empathie avec elle (suis-je un monstre ?), et le style d'écriture m'a rebutée.

Je suppose que cela arrive, d'en attendre trop d'un roman ou de ne pas être touchée par un personnage. Mais, bêtement, ça m'ennuie d'écrire une critique négative d'un roman qu'on a eu la gentillesse de m'offrir et de me proposer (oui, je me sens coupable !).

L'auteur explique qu'il est lui-même père adoptif d'un enfant autiste, et qu'il a beaucoup échangé avec d'autres parents. "Ginny Moon" plaira sans doute (plaît déjà) à beaucoup de lecteurs mais simplement, moi, il n'a absolument pas touchée. Un coup dans l'eau.

Je lis énormément, et j'apprends seulement maintenant à reconnaître mon style de romans, le type d'écriture qui me touche. Je lis par exemple de moins en moins de livres "légers", car j'ai besoin de plus, au niveau de l'écriture. Il me faut une petite voix, quelque chose qui fait que ça coule tout seul, un auteur qui me prend par la main, me parle à l'oreille, et qui me donne la sensation que je suis chez moi dans cette histoire, que je vais regretter de terminer son livre.

Bref, l'histoire de Giny Moon est intéressante, mais sa "petite voix" ne m'a pas plu, je ne m'y suis pas retrouvée ... Je m'attendais à autre chose ...

Je remercie néanmoins Babelio et Harper Collins France pour l'envoi de ce roman, et je vais essayer de ne pas culpabiliser face à la note moyenne de 4.5/5 mise par les autres chroniqueurs sur Babelio ...


"Ginny Moon", Benjamin Ludwig, Harper Collins, 2017




mardi 13 juin 2017

"L'enfant, la baleine et l'hiver", Benji Davies




Quel coup de coeur pour les illustrations de cet album !

Suite de "L'enfant et la baleine" (mince, il me le faut aussi), c'est l'histoire d'un petit garçon, Noé, qui vit au bord de la mer avec son papa. Il s'est lié d'amitié avec une petite baleine échouée sur son rivage, qu'il avait remise à la mer avec son papa, et la cherche sans arrêt, scrutant les vagues .... en vain.

Un soi, son papa ne rentre pas de son expédition de pêche.
Inquiet, Noé décide de braver l'hiver et la neige pour partir à sa recherche ....

Il retrouvera son amie la baleine, qui l'aidera à rejoindre son papa.

Un album doux et sensible, aux illustrations incroyables de beauté ...







Pas beaucoup de texte, mais nul besoin de blabla, la poésie de cette histoire d'entraide et d'amitié se suffit à elle-même ...

Mes enfants ont beaucoup aimé .... mon petit Loulou était fort inquiet pour le papa de Noé ... et émerveillé de l'aide des baleines, magique ...

Une jolie pépite à découvrir !


"L'enfant, la baleine et l'hiver", Benji Davies, Milan, 2017

jeudi 8 juin 2017

Cet été-là : "Personne ne pouvait empêcher ce qui allait arriver"



Un soir d'été dans une petite ville sans histoire de l'Indiana, la petite Katie Mackey, 9 ans, enfourche son vélo pour aller rendre ses livres à la bibliothèque. Elle n'y arrivera jamais. On retrouvera le vélo abandonné sur la route, la petite fille a disparu sans laisser de traces.

Trente ans plus tard, les protagonistes de l'histoire, le frère de Katie, la femme du suspect, le professeur intriguant, nous racontent leurs souvenirs de "cet été-là".

La famille de Katie est prospère, et fascine autant qu'elle attise les jalousies, dans ce petit village où tous se connaissent et se jugent : la veuve qui se remarie, le bon à rien, le prof vieux garçon un peu suspect ...

"Peut-être croyez-vous connaître la fin. 
Peut-être même avez vous décidé qui est bon et qui est mauvais."

Dès le départ, on sent que nous ne reverrons pas Katie, et le but de l'auteur n'est d'ailleurs pas de créer un suspense à propos du sort de la fillette. Il nous plonge plutôt dans l'âme humaine et ses tourments, à travers les voix des différents personnages qui ont vécu la disparition de Katie et qui y sont plus ou moins mêlés.

L'auteur parvient à créer une atmosphère moite et envoûtante, d'un été caniculaire et effroyable, et explore les sentiments de perte, de désir interdit, d'angoisse, tout en maintenant en haleine son lecteur. Qui croire ? Qui est responsable de la disparition de Katie ? Pourquoi ?

Autopsie d'une époque, d'un été, d'un lieu où personne ne ferme sa porte à clé, où les petites filles pouvaient encore sortir seules à vélo à la tombée de la nuit, le roman sonde merveilleusement l'âme humaine, et les minuscules rouages qui, mis bout à bout, peuvent conduire à la catastrophe, par lâcheté ou par erreur de jugement.

Un très bon thriller psychologique, véritablement impossible à lâcher et que j'ai dévoré en deux petits jours !


"Cet été-là", Lee Martin, Sonatine, 2017