jeudi 27 avril 2017

"Pour se donner du courage, la petite vieille glisse sa main dans celle d'un passant. Et c'est parti pour la grande traversée"


A la maison, on est fans du duo Charlotte Bellière & Ian De Haes, depuis "Imagine", sublime album qui fait partie de nos favoris "pour toute la vie";-)

Cet album-ci nous conte l'histoire de la petite vieille du rez-de-chaussée de l'immeuble, partie comme tous les jours faire ses courses. Elle a du mal à marcher et, d'habitude, elle trouve toujours un gentil passant pour lui prendre le bras et l'aider à traverser. Mais ce matin-là, quand elle s'est approchée du monsieur en costume, elle n'a reçu que de la violence.



Tétanisée par la réaction du malotru, notre petite vieille se retrouve bloquée, comme une statue, sans pouvoir bouger. Choquée. Au bout d'un moment, Sami et sa soeur s'inquiètent de l'attitude étrange de leur voisine, et décident de la ramener, tant bien que mal, chez eux.



Défile alors presque tout l'immeuble, depuis le médecin jusqu'au marabout, en passant par la petite étudiante en pharmacie. Une belle solidarité entre voisins se met en place pour "débloquer" la petite vieille ... qui se prolongera par une belle fête sur le toit, et la naissance d'amitiés et de belles rencontres !


Voilà un album que je lis très souvent aux classes qui viennent à la bibliothèque, et qui fonctionne très bien. Abordant plusieurs thèmes durs comme l'indifférence, la violence verbale, la solitude et les difficultés des personnes âgées, cette jolie histoire est également emplie d'optimisme et porteur d'un message important, de solidarité et d'entraide.

Une histoire toute simple finalement, mais qui peut faire réfléchir ...


"La petite vieille du rez-de-chaussée", Charlotte Bellière & Ian De Haes, Alice Jeunesse

jeudi 20 avril 2017

Les filles au lion : "On ne connaît pas forcément le sort qu'on mérite"




La quatrième :




En 1967, cela fait déjà quelques années qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain. Et voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie.


Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle.


La jeune femme décide de déchiffrer l'énigme des Filles au lion. Sa quête va révéler une histoire d'amour et d'ambition enfouie au coeur de l'Andalousie des années trente, alors que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage.

Après avoir littéralement dévoré "Miniaturiste", son premier roman, j'ai sans hésiter acheté ce nouvel opus, sans même regarder quoi il parlait. Et, à nouveau, j'ai été emportée par ma lecture, même si le coup de coeur ressenti pour "Miniaturiste" ne s'est pas reproduit.

Plusieurs thèmes importants sont abordés dans ce roman :  l'ambition, le féminisme, la condition de l'artiste, la guerre d'Espagne, mais aussi l'amour, l'amitié, la famille et, bien sûr, l'Art.

Mais au-delà de ces thématiques, j'ai été tout simplement emballée par une bonne histoire bien contée. Les personnages d'Olive et de Teresa sont fascinants, de même que la figure mystérieuse de Marjorie Quick, et le lien trouble entre tous les protagonistes de l'histoire est un de ses grands attraits.

Comme la maison de poupées dans "Miniaturiste", la figure centrale du roman est toutefois un objet du passé, et ici il s'agit du tableau, inventé par l'auteur, mais si bien décrit, avec minutie et passion, qu'il a littéralement enflammé mon imaginaire et que j'aurais aimé qu'il existe vraiment, pour pouvoir l'admirer.


Jessie Burton fait monter la tension dramatique dans la deuxième partie du roman, nous enchaînant à sa lecture, sans pouvoir le lâcher. Fresque familiale, roman historique, réflexion sur la place de l'art ou la peinture au féminin, c'est tout cela à la fois, c'est foisonnant, passionnant, troublant, mystérieux et addictif.

Le mot qui me vient pour parler de ce livre est "romanesque", il est de ceux qui nous emporte loin, ailleurs, qui mélangent mystère, aventure, art, amour, tous les thèmes qui, mélangés à une belle écriture, donnent un excellent moment de lecture.

A recommander !


On ne connaît pas forcément le sort qu'on mérite. Les moments qui changent une vie -une conversation avec un inconnu à bord d'un bateau, par exemple- doivent tout au hasard.
Et pourtant, personne ne vous écrit une lettre, ou ne vous choisit comme ami, sans une bonne raison. C'est ça qu'elle m'a appris : vous devez être prêt à avoir de la chance. Vous devez avancer vos pions.



"Les filles au lion", Jessie Burton, Gallimard, 2017



Pour info, le merveilleux "Miniaturiste" est disponible en poche :





mercredi 19 avril 2017

Madame Trompette, mon héroïne



Il est temps de vous présenter ma série d'albums chouchoute, celle que j'adore lire aux enfants, non seulement parce que les histoires sont drôles, mais parce que je m'identifie beaucoup à Madame Trompette ...

Dans la série de la famille Trompette, mon préféré est "Le bain de Madame Trompette", je vais donc vous parler plus spécifiquement de celui-ci.

Madame Trompette a trois enfants (4 dans les tomes suivants ! mon dieu !) et voudrait prendre son bain, si possible tranquillement, pendant le petit déjeuner des enfants  ... MAIS : "tu fais quoi ? Tu vas où maman ? je peux venir avec toi ?"
Madame Trompette tente un énergique "NON, personne dans la salle de bains pendant cinq minutes !"



Les trois petits pots de colle ne l'entendent pas de cette oreille : l'un entre dans la salle de bain pour réciter sa poésie à maman, l'autre pour lui faire la lecture, et le petit lui balance ses jouets dans le bain ("je te prête tout maman ! - merci, mon bébé (soupir)".



Finalement, excédée, Madame Trompette sort du bain, et déjeune seule tranquillement pendant exactement trois minutes à la cuisine ...



Intitulé "Five minutes'peace" dans son titre original, cette histoire plaira à toutes les mamans qui cherchent - vainement- 5 minutes de paix pour être SEULE, et aux petits loulous un peu trop collants (coucou les miens), qui ont besoin d'être près de maman pour se rassurer.

Ce titre est mon favori, mais nous avons toutes les aventures de la famille Trompette à la maison, et on se régale à chaque fois !

Ils sont édités chez Mijade, dans la collection "Les petits Mijades", à 5.20 € et ils valent vraiment la peine ;-)

"Madame Trompette prend son bain, "Madame Trompette sort ce soir" (un must aussi !), "Madame Trompette veut maigrir" (un poil moins drôle) et "Douce nuit"", de Jill Murphy, chez Mijade