mercredi 13 juillet 2016

"Un beau jour", l'album que je garderai toute ma vie


Un beau jour, je me baladais dans une brocante et je suis tombée nez à nez avec une petite merveille.

Un petit album que je ne connaissais absolument pas. J'ai tourné les pages, l'une après l'autre, et deux minutes plus tard, je repartais avec le livre sous le bras. J'étais enceinte de Mini Louloute et j'ai pensé au moment où je lui lirais la première fois ce livre.

C'est arrivé quand elle n'avait que 5 mois et demi. Je l'ai prise sur mes genoux et je lui ai lu cette histoire, que je n'avais plus ouverte depuis le fameux achat qu'à de rares occasions, en pensant à elle qui bougeait dans mon ventre.

J'ai lu, j'ai savouré à nouveau les dessins et ce texte si simple et direct.
Et ma voix s'est étranglée. Et j'ai eu une petite larme.
Et elle, un énorme sourire.




Ce livre magique, c'est tout simplement des illustrations belles à tomber, très épurées, qui accompagnent quelques lignes. Une maman parle à sa fille, depuis qu'elle est bébé.
Un jour, elle lui a montré la neige et l'a aidée à traverser la rue.
Puis, la maman sait déjà qu'un autre jour, cette petite fille aura peur, vivra des épreuves, et finira par partir loin sans se retourner.
Un jour, elle aura elle aussi un enfant.

Les couleurs, la simplicité, le lilas présent à chaque dessin avec la maman, jusqu'à la fin, le texte touchant, font de ce livre une petite perle à lire pour soi, à lire à son enfant, à relire plus tard.

A conserver précieusement.

Ce petit trésor assez méconnu, je pense, vaut grandement la peine d'être découvert.
Et transmis.




"Un beau jour ...", Alison Mcghee et Peter H. Reynolds,  Albin Michel 

(il n'est malheureusement plus édité en français pour le moment, mais on le trouve d'occasion, ou en anglais sur Amazon, et le texte est très simple !) : https://www.amazon.fr/Someday-Alison-McGhee/dp/1416928111


Quatrième de couverture, qui résume mieux que moi :
En le regardant dormir, quelle mère ou quel père n’a jamais imaginé ce que l’avenir réservait à son enfant, et rêvé qu’il vive sa vie intensément ?
Un livre qui parle simplement des choses essentielles : la vie, l’amour, le temps qui passe.
Un fort joli cadeau pour une future maman...




lundi 11 juillet 2016

"A demain, Lou", bouleversante histoire de deuil et de reconstruction



Eli, 16 ans, part pour le week-end chez son amie, et salue ainsi sa jeune soeur de 12 ans : "A demain, Lou !". Sauf qu'il n'y aura pas de lendemain pour Eli, décédée dans un accident chez son amie. Lou, restée seule avec ses parents qui ne prononcent plus le nom de la défunte, ne comprend pas. Quand Eli va-t-elle revenir ? Elle note dans un carnet les infimes événement du quotidien, pour qu'Eli puisse rattraper son retard, à son retour.

Lou est dans le flou total : ses parents ont perdu une fille, sa soeur est partie. Personne ne prononce le mot "mort", et elle n'est pas allée à l'enterrement. Les parents, étouffés sous leur douleur, ne parlent pas assez, et Lou ne peut exprimer son chagrin, ne veut pas qu'on touche aux affaires de sa soeur, ne réalise pas l'inéluctable. 




Court roman dévoré en une après-midi, ce fut un coup au coeur et des larmes versées sur cette histoire de deuil, tout en délicatesse. Les émotions de Lou, sa voix, nous atteignent de plein fouet, portées par l'écriture de Marie-Claude Vincent, qui se met avec beaucoup de justesse dans la peau d'une jeune fille de 12 ans.

Lou va devoir accepter la mort d'Eli, se reconstruire après cette perte, apprendre à en parler, et, surtout, vieillir et dépasser l'âge où sa soeur est morte ...

De bout en bout du roman, ce fut pour moi une lecture extrêmement touchante et émouvante, qui m'a laissée en larmes ...

Ce roman, bien que destiné aux adultes, pourra sans peine être lu par des adolescents, tant l'écriture est juste et belle, et la voix de Lou leur parlera, déjà dès 13 ans.

A mettre entre toutes les mains !

"A demain, Lou", Marie-Claude Vincent, Robert Laffont, 2016

mercredi 6 juillet 2016

"J'attends Maman", un album rassurant et poétique


Ce matin, un peu de douceur, avec un album magnifique, que, pour une fois, ma Mini Louloute réclame beaucoup ...

Une petite fille attend sa maman, à la fin d'une journée d 'école. Elle est la dernière ... Mais elle ne s'inquiète pas, Maman a sûrement une très bonne raison d'être en retard ....

Pour ne pas être trop triste, elle parle avec l'ours en peluche, et ils essaient de trouver ce qui retient Maman ...





Peut-être que son train est en panne ? Et que plein d'animaux le poussent très très fort ?



Peut-être qu'elle choisit un énorme gâteau ? Et doit marcher tout doucement pour ne pas le faire tomber ?



Et puis, Maman finit par arriver ...




Ode à la rêverie et à l'imagination des enfants, cet album est une petite pépite de tendresse. 
Les illustrations sont sublimes et empreintes de tant de douceur et de beauté qu'elles donnent à toute l'histoire une dimension presque onirique, on est comme dans un rêve ... Les retrouvailles entre la maman et la fillette montrent beaucoup d'amour en très peu de mots ...

C'est un gros coup de coeur personnel, et que ma Mini Louloute, souvent insensible aux livres (hormis Peppa Pig), me réclame sans arrêt ... 

Un magnifique album, très rassurant pour l'enfant, doux et poétique !


"J'attends Maman", Izumi Motoshita et Chiaki Okada, Nobinobi !, 2016, 13 €

lundi 4 juillet 2016

"Les petits tracas de Théo & Léa", une première BD sur les émotions !



Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais ici, avec deux enfants de trois et cinq ans, c'est souvent "je t'aime moi non plus", et "je m'ennuiiiiiiiiie" ...

Je suis contente de vous présenter une petite collection de premières BD très sympa, "Les petits tracas de Théo & Léa", "drôles et rassurantes, ancrées dans le quotidien des enfants, pour comprendre et vivre avec ses émotions" (c'est le bouquin qui le dit).

Il y a aussi un tome sur les colères et la timidité, mais chez nous, les principaux soucis sont la jalousie frère/soeur et un Petit Loulou qui a du mal à s'occuper tout seul.

 La BD présente à chaque fois le petit personnage aux prises avec ses émotions, et "conseillé" plus ou moins bien par un petit ange, et un petit diable, qui représentent ses pensées positives et négatives.

Commençons par la jalousie !






Dans le second livre, Léa s'ennuie dès l'instant où sa maman éteint la télé (situation UNIVERSELLE), et cherche des occupations, en râlant .... Ses copines et Théo sont au centre aéré, mais "c'est nul" et elle ne veut pas y aller .... 



Finalement, Léa va s'inventer plein d'histoires, et quand Théo revient du centre aéré tout joyeux, elle demande à y aller dès le lendemain (et maman est contente, ben oui, ça aussi c'est universel).




A la toute fin du livre, deux pages reprennent les "conseils du docteur Muzo", qui explique un peu le concept dont la BD a parlé "c'est quoi être jaloux ? que ressent-on ? que faire pour y remédier ?", ce qui permet d'entamer une discussion après avec l'enfant (bon, ici Petit Loulou a nié l'affaire genre "non, je ne suis pas jaloux", mais je l'ai retrouvé plus tard à bouquiner la BD dans son coin, je laisse mijoter).

Si vous cherchez un chouette livre pour crever l'abcès avec vos enfants, je vous conseille cette petite collection, vraiment bien faite, et à laquelle tout le monde accroché ici !

Les titres disponibles sont repris ici avec un résumé (tiens, "Au bout de 5 min, j'en ai marre" me parle BEAUCOUP).

A découvrir sans hésiter ;-)


"Les petits tracas de Théo & Léa", éd. Actes sud Junior BD,  coll. Muzo, 6.90 €

vendredi 1 juillet 2016

"Tout n'est pas perdu", Wendy Walker



Encore un très bon thriller psychologique publié chez Sonatine !

Alan Forrester, psychiatre, nous parle du cas de la jeune Jenny, sauvagement violée dans les bois par un inconnu lors d'une fête étudiante, et à qui on a administré un traitement afin qu'elle oublie tout de ce viol ...

Jenny reprend alors sa vie d'avant, sans avoir aucun souvenir de son agression. Mais est-ce finalement une bonne chose ? Le jour où l'adolescente tente de mettre fin à ses jours, on s'aperçoit que ce traitement pose question.  Défilent alors dans le cabinet d'Alan la jeune victime, mais aussi ses parents et leurs secrets et problèmes de couple, le petit frère, les amis, ... Le psychiatre entend toutes les confessions et veut rendre à Jenny sa mémoire, pour qu'elle affronte son traumatisme.

Au fur et à mesure de l'intrigue, le narrateur s'implique un peu trop dans les histoires de ses patients, au point de les manipuler pour faire avancer l'enquête dans la direction qu'il choisit ... selon ses intérêts.

Au début, j'ai trouvé l'écriture assez froide, pleine d'explications scientifiques sur le fameux traitement (inventé) d'altération de la mémoire, et j'ai eu un peu de mal à être en empathie avec les personnages.

Mais, au fur et à mesure, l'intrigue se complexifie, les personnages laissent apparaître leurs failles, et le roman devient réellement palpitant. Je l'ai lu en quelques jours, et j'ai beaucoup aimé, au final, sans que ce soit un coup de coeur, contrairement à "Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" , de Celeste Ng, beaucoup plus émouvant selon moi.

Car, malgré le côté addictif de l'intrigue (ce qu'on recherche principalement dans tous ces thrillers psychologiques, depuis "La fille du train", aux "Apparences" etc), c'est ce qui m'a manqué dans ce livre, un peu plus d'émotion. L'écriture est assez distante, et le narrateur pas toujours franchement sympathique. Les intrigues plus secondaires qu'apportent les parents de Jenny et leurs secrets scotchent le lecteur et donne du corps à l'intrigue principale.

Le thème est intéressant : vaut-il mieux vivre avec un événement traumatisant et l'affronter ? Ou l'oublier, faire mine de reprendre sa vie comme si de rien n'était ?(et ne pas pouvoir chercher le coupable, dans ce cas-ci, courir le risque de le laisser recommencer, laisser le crime impuni).


Extrêmement bien ficelé, ce roman offre de nombreux rebondissements dans son intrigue, et excelle dans sa catégorie avouée de page turner , promesse d' un bon moment de lecture, mais au final sans être un réel coup de coeur, par manque d'émotion, pour ma part ;-)


Extrait :

Il l’a suivie à travers les bois derrière la maison. Le sol était jonché des débris de l’hiver, des feuilles mortes et des brindilles qui étaient tombées au cours des six derniers mois et s’étaient décomposées sous une couverture de neige. Elle l’a peut-être entendu approcher. Elle s’est peut-être retournée et l’a peut-être vu portant la cagoule en laine noire dont les fibres ont été retrouvées sous ses ongles. 

Lorsqu’elle est tombée à genoux, ce qui restait des fragiles brindilles s’est brisé comme des vieux os et a écorché sa peau nue. Son visage et sa poitrine étaient plaquées contre le sol, probablement par l’avant-bras de l’agresseur, et elle a dû sentir la brume des arroseurs automatiques qui aspergeaient la pelouse à peine six mètres plus loin, car ses cheveux étaient mouillés lorsqu’on l’a retrouvée.


"Tout n'est pas perdu", Wendy Walker, Sonatine, 2016